Pages du Catalogue 2007

Le voyageur intermittent de Jean-Luc Bruyas

D’abord j’ai eu envie de suivre le voyage de Jean-Luc Bruyas sur un globe terrestre. Comme celui qu’enfant je faisais tourner en rêvant sur mon bureau d’écolier pour retarder le moment de mes devoirs par un voyage imaginaire. Puis, au fil des lignes, je me suis rendu compte que Jean-Luc Bruyas m’emmenait réellement avec lui dans son périple : par la magie de ses mots, l’imaginaire devenait réalité, ma réalité.

120 pages au format 21 x 15,           10,00 €

 

Vieux bluesmen de Christian Bulting

Christian Bulting invente la poésie-jazz. Non une sorte de poésie beatnik qui pourrait accompagner un solo de trompette ou des accords de contrebasse, mais une équivalence en paroles de cette musique rythmée, libre, aléatoire et concertée. Nostalgique aussi, en même temps que pleine de vie. Ce "vieux bluesman" est une poésie orale, mais pas écrite oralement. (Elle n'a pas par exemple le laisser aller du rap ou du slam ni leur indigence rythmique). Elle est faite de reprises, de mots qui se font écho de proche en loin, de psalmodies qui se répondent ou ne se répondent pas, de cassures, de faux refrains. Ici l'écriture aspire à être témoignage de la vie, du passé, de l'avenir : "Nous sommes de vieux bluesmen avec nos poèmes / Des survivants d'un autre temps d'une autre vie / Où les mots avaient poids de chair de souffrance"… Christian Bulting, comme toujours dans sa poésie, est un pessimiste lucide et combatif ("Est-ce que l'arbre sait autre chose de la sève / Que ce besoin qu'il en a pour tenir debout") qui de tout temps à su qu'il n'était pas seul sur la terre et devait se battre pour plus d'humanité ("Je ne suis plus muré entendez-vous ce que je dis / Je ne suis plus démesuré en moi et minuscule / Face aux autres je marche à leurs côtés"…) Sa force à lui, c'est sa poésie, et ce jazz en mots alors nous entraîne vers la lumière. Jean-Claude Martin


90 pages au format 13 x 21,           8,00 €




Petit éloge de la lumière de Jacqueline Held

Le chapiteau est vide.
Un clown A perdu son chapeau
Et le maquillage coule.
Tu vois la peau derrière les mots.
Trois acrobates
Recherchent désespérément
L’équilibre.
Picasso est passé par là.
Arlequin a perdu sa colombe.
Le clown bleu est en loques.
Un parfum de Fellini flotte
Sur les musiciens tristes.
Un fantôme de mime
A traversé
L’écorce d’un platane.
Le bois devient obscur.
Quelle lumière pourtant
Persiste en toi,
Ténue, têtue, tenace ?


50 pages au format 13 x 21,           8,00 €

 

Personne Perdue de Gilles Lades

La hâte est morte
avec remords
et sans retour le possible et son corps
(colline dans la brume , chemin brillant de feuilles)
ne reviendra que de l’effacement
minuit sous les aulnes
le sommeil insensible
et dépassé
vers une plante tendre et cassante
notre fruit d’absence
poème ou silence

86 pages au format 13 x 21,           8,00 €

 

Journal d’un ange suivi de J.C. Cédille
de Lionel Mazari

Bien que le langage ait été inventé en rêvant
Dans le sommeil d’un seul
Il doit bien y avoir quelque chose à dire
Aux êtres qui remuent tout autour

C’est ce à quoi pense l’homme parfait
Assis au bord de la rivière
Et d’un galet dans l’eau docile
Il ponctue sa pensée feu-de-plume
Trois petits ronds en ricochet

Cependant que l’abeille égarée
Vers les clairières de l’hiver
Un infini plus loin
Fait des huit dans le ciel blanc


120 pages au format 13 x 21,           10,00 €

 

Celà, Fulguré de Évelyne MORIN

L’homme ne résiste pas
Il s’enquiert de la question
Celle qu’on lui a déjà posée
Il est là
Témoin de ce qu’il ne sait pas
La nuit s’allume quelque part plus loin
Juste pour l’insignifiance
C’est à ce moment-là que lui échappe la question
Fatigue
Indifférence de dire
Soumission au silence des murs
Là-bas
Et n’est-ce pas encore lui qui se tait
Il faudrait se rehausser
jusqu’à l’espoir d’arriver quand même
Cette nuit-là plus qu’une autre
Dans le piétinement des mots
Toute lueur vindicative rejetée à la vie d’avant
(Eut-elle lieu)
La cruauté
de la question récurrente
qu’il n’entend pas
transperçant l’aube qui peine à venir


60 pages au format 13 x 21,           8,00 €


Carnet Indien 1973 - 2003 de Jean Klépal

« La confrontation, avec le pays comme avec soi-même, qu'implique tout voyage en Inde constitue une épreuve majeure. Certains parviennent à franchir les obstacles et à s'adapter peu à peu, d'autres regimbent sans possibilité d'appel. Plus qu'un pays différent, l'Inde représente une autre planète, qui nous est presque totalement étrangère. Là-bas, nos points de repère défaillent, nos cadres de référence n'ont plus aucune signification. Nos certitudes concernant la notion de progrès, celles d'hygiène et de confort, les valeurs liées à la réussite sociale, l'importance des réglementations, nos habitudes de vie, volent en éclat. Notre arrogance à vouloir considérer que nos valeurs ont un caractère universel se trouve immédiatement réduite à néant. D'entrée de jeu le trouble est immense. L'Inde taraude au plus profond de l'être. Aller en Inde c'est se rendre dans un ailleurs mythique et redoutable. Nul ne saurait y séjourner impunément. L'Inde, immense pays aujourd'hui peuplé de plus d'un milliard d'individus, vaste comme l'Europe considérée de l'Atlantique à l'Oural, est la plus grande démocratie au monde, héritage, sans doute, de la conjonction de la présence britannique avec l'hindouisme pétri de l'acceptation de la différence et de l'intégration des contraires. Lieu paradoxal, la modernité la plus absolue y côtoie des traditions millénaires. »

130 pages au format 13 x 21,           10,00 €

 

Pour retendre l'arc de l'univers de Jean Michel Bongiraud

Ce n'est pas le bonheur qui importe, mais la manière d'aller vers lui, ainsi la poésie doit-elle être comprise car l'engagement de l'homme vaut aussi bien pour la vie que pour la mort. Je ne me suis donc pas appliqué à mesurer mes mots, eux-mêmes ne connaissent rien de mes intentions et si mon outrance est vraie, mon poème le sera. Je ne m'illusionne pas sur votre lecture, gens d'ici ou d'ailleurs, non pour vous convaincre, mais votre soif de sincérité peut être proportionnelle à la victoire que vous remporterez sur l'existence si vous dépassez les mots de ce recueil afin que la parole devienne geste, et pour que le geste prenne corps.

60 pages au format 13 x 21,           8,00 €

 

Dans l'île de Francis Krembel

N’être plus de là, du lieu.
Sentir glisser lentement et partir
ce que fut sa vie
devenir l’étranger dans les villages.

N’être plus que l’être de passage
sentir se clore une époque et un lieu.

Etre l’être de l’errance
le marcheur hérissé de stridences
aller pourtant vers l’essentiel.

Etre nu, comme l’homme du siècle finissant.
Pas voulu, pas choisi, pas forcément subi.

Nous nous étonnons tout de même
de vivre ainsi dans un indéfini matin d’exil.

84 pages au format 13 x 21,           8,00 €

 

Il suffirait de presque rien de Denise Maumus-Destin

Il y a dans l’écriture de Denise Maumus-Destin cette densité pudique blessée, cette horizontalité infinie qui balaie la surface des choses, des êtres, des saisons, pour en souligner l’indicible profondeur éphémère. Poésie sans cesse en voie de réanimation, comme ces nageurs en apnée donnant un coup de talon sur le fond pour remonter à la surface. Poésie faite de gestes fugaces, d’inspirations retenues, d’enthousiasmes qui s’effondrent, et donne l’impression que tout peut se rompre et se recomposer l’instant d’après. Poésie en suspens dans la fluidité de l’être habité par tous les rêves d’un monde en jachère.

Couverture : Yann Darçon

60 pages au format 13x 21,           8,00 €

 

Sablier de Jean Rivet

Pluie sur la gare
Bateau de papier enfui
Dernières nouvelles


50 pages au format 10 x 15,           6,00 €

 

Zoopsies de Jean-Michel Robert

Le bestiaire de Jean-Michel Robert est composé d’animaux domestiques et sauvages, à découvrir en suivant le sens de la visite de son zoo personnel. Trente-huit bestioles, de tous les continents et de toutes les espèces, et un intrus. Aucune bête légendaire, répertoriée de la sorte, mais toutes le deviennent, dressées dans le sens de la plume, apprivoisées par l’imagination et la magie des mots.

86 pages au format 15 x 10,           7,00 €

 

L’ELLIPSÉE de Pierre TREFOIS

« Deux étions et n’avions qu’un cœur »
(François Villon)

Deux sommes et n’avons qu’un cœur.
Il suffit d’un mot et d’une lettre
pour que le bonheur vire au
désarroi…
Pour que le présent se balafre en imparfait.
C’est peu.
Comme une goutte de curare
peut figer tout net
un colosse.

60 pages au format 10 x 15,           6,00 €

 

Mon nom est Je de Françoise Vérilhac

A tous
Les dé-phrasés
Les dé-mots-bilisés
Les dé-syntaxés
Les dé-figurés de style
A tous les éverbelés de l’encre indélébile
Et à tous les dé-primés de la course au Goncourt
Je dis :
Dés-emparez vous de la place
Dans la marge sur la page
Soignez votre dys-lexique
Dictez votre Credo
Ecriez le verbe haut
car
Ecrire est thérapeutique

44 pages au format 13 x 21,           7,00 €

 

Toutes sortes de ponts de Ghislaine Le Dizès

Pourquoi es-tu
devenu
ce grand poisson
qui danse
au-dessus de moi
dans le ciel ?

 


Parution prochaine

 

 

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