Pages du catalogue 2008

 

A reconstruire
de Danielle Allain Guesdon

La blancheur d’un drap
claque au vent
sur une corde

comme pour oublier
la noirceur du monde


44 pages au format 10 x 21 sur papier perle 90 g
6 illustrations de l'auteur en pleine page
6 €

 

 





Obscurité des visages de Bruno Berchoud

Un fantôme erre à travers la poésie : celui de la passante, de Charles B.
Alors oui, forcément, le visage. Visage : Etym. ce qui s'offre à la vue, qui est visible. Mais que voit-on du visage ? Visage familier dont on surprend la blessure, visage étranger surgi de la ville et de son ombre, visage que l'on devine à la voix (mais que voit-on de la voix ?), visage de l'habitué, visage inconnu qui se met à nous parler, visage qu'on interpelle, visage à contre-jour, visage avec ses mains...
Et surtout, cette vérité hallucinante : il y eut, il y a, il y aura autant de visages que d'êtres humains : l'Autre est Un - Ôtez-moi ces majuscules !
Alors oui, décidément, le visage. Qui n'en a pas fini avec la littérature. Parce que chacun, en repartant vers sa nuit, nous interroge bien plus qu'il ne nous répond.

Bruno Berchoud, janvier 2008




Homme bleu, Ici même de Philippe Gicquel


Il y a du Whitman chez cet homme-là, Whitman remontant Broadway –
cette avenue qui traverse Manhattan du sud au nord sur des kilomètres – Whitman embrassant le monde, de l’oiseau à la « planète qui roule », Whitman en sympathie avec les hommes, les villes, la nature, le fleuve. Il y a du Kerouac chez cet homme-là, avec son goût pour les clochards célestes, son écriture inventive, réaliste, qui se met à divaguer avec drôlerie. Il y a du Rabelais chez cet homme-là, de la truculence, de l’invention verbale, des néologismes « comment-n’y-a-t-on-pas-pensé-plus-tôt ». Il y a du Céline chez cet homme-là dans le souffle, dans un rythme propre, une seule phrase par paragraphe, beaucoup de virgules. Il y a surtout du Philippe Gicquel dans ce livre de Philippe Gicquel, un métissage de langues – français ancien, québécois, argot – dans sa langue, un patient travail de recherche et d’ajustement, mais oublié, emporté dans le mouvement du texte. Vous le suivrez à travers la ville dans ses balades, de l’aube à la fin de la nuit, Monet nomade, homme bleu cherchant la note  bleue.

Christian Bulting

                                                                          (60 pages au format 13 x 21, 8 €)






L’animal poétique et ses munitions de Jean-Pierre Lesieur

LA POÉSIE QU'EST-CE

Est-ce écrire un poème?
Est-ce en lire un ?
Est-ce le zest rare sucé au sein des autres ?
Est-ce ressentir un état bizarre ?
Est-ce assister à une manifestation de poésie ?
Est-ce " flipper " sans raison ?
Est-ce " flipper " avec raison ?
Est-ce vivre dans un autre monde ?
Est-ce ouvrir sa porte sur un matin de printemps alors
que le palier git dans l'herbe ?
Est-ce être traîné vers la table et écrire furieusement ?
Est-ce prendre une grande tarte dans la gueule ?
Est-ce faire l'amour et le dire à la terre entière ?
Est-ce embrocher un mot qui vous défie depuis toujours ?
Est-ce le défilé d'images martelantes qu'il faut absolument
coucher sur la rive ?
Est-ce gravir à pas doux des pentes gaillardes ?
Est-ce jouir d'une bonne vue et s'en servir ?
Est-ce pénétrer dans la sève de l'arbre et ressortir
au bout d'une branche ?
Est-ce bouger le monde avec un crayon ?
Est-ce vivre sans domicile fixe dans le vagin de la forêt vierge ?
Est-ce frapper à la porte du diable avec la clef du paradis ?
Est-ce jongler avec des lettres qui pèsent plusieurs tonnes ?
Est-ce inventer un mot chaque fois que le temps presse ?
Est-ce ton rire dans un sac à malices ?
Est-ce toi un soir de larmes ?

(100 pages au format 13 x 21, 9 €)





Jusqu’à l’âme de Jacques Morin



Les fantomes ne font pas peur

ils peuplent nos nuits
pour se compter

ils illuminent la mémoire

leur nombre grandit
c’est tout



(50 pages au format 10 x 21, 6 €)

 

 




Les Dieux avaient donné à l’homme…d'Yvan P. Nikitine

Les Dieux avaient donné à l’homme le verbe pour les dire.
Mais celui-ci s’était perdu dans sa propre louange.
Mieux, il les avait oubliés et ceux-ci l’avaient quitté.

Etait venu un temps de grisaille où sur les marches avilies des villes,
le verbe se prostituait à grande bouche dans une floraison d’évidencesqu’aucune pluie ne parvenait à effacer. Il n’y avait que paroles asservie à l’intolérable, disséquant le viol et le rapt, la famine et l’exode,
vantant le ciel étoilé des guerres chirurgicales et les oreilles grésillaient
sous l’impact des ondes satellites enserrant le monde de leurs bras
de pieuvre.
Les hommes avaient perdu le sens du dire et du temps.

Mais peut-on rester sans joie ?

Vinrent les poètes.Pour l’un d’eux, Ivan P. Nikitine : Superbe est l’insoumission
et la bouche qui s’use à la divulguer.
Dans l’absence, il cherchait l’augure des silences, un serment d’avenir,
le printemps de l’âme.
Dans la nuit des effacements, il songeait aux éternités à venir qui, de leurs effluves, dessinaient sur nos carcasses d’autres mondes possibles. Par ses dires, il semait la graine et le ferment de nouveaux jaillissements.
Il rêvait de l’homme, de son murmure et de sa voix.
A l’orient du ciel, il attendait l’aube et son réveil.
Dans le silence, il guettait la parole parfaite et il avait écouté les Dieux
qui lui avaient enseigné le silence comme préalable au verbe.
L’écriture, pour lui, était un acte d’autorité envers l’éternité.

Patrick Pezin

(82 pages au format 10 x 15, 6 €)

 

 

Les chiens errants n’ont pas besoin de capuche de Thomas Vinau

L'avenir cloué sur les portes de la
grange
Il faudrait une serpillière
immense
pour éponger tout ce brouillard
Les gens d'ici
sont comme des corbeaux
plantés sur des poteaux de clôture
au beau milieu d'une vallée sans bord
Je ne sais pas où ça nous mènera
mais ce n'est pas moi qui t'apprendrai
que les routes
sont toujours les dernières
à savoir
où elle mènent



(78 pages au format 10 x 15, 6 €)




Un objet silencieux

Une double hélice d’écriture
Au cœur d’une rencontre, souvent (toujours ?), un mystère.
Pourquoi elle, pourquoi moi / pourquoi moi, pourquoi elle.
Elles ? Edith Azam, rouge, Valérie Schlée, noir.
Au cœur de la rencontre, singulier et prenant, cet objet silencieux.
Si l’on remonte le cours du temps, que découvre-t-on ?
Un atelier d’écriture, celui d’Hervé Piekarski,
et une présence, celle de Charles Pennequin.
Ce jour-là, Edith Azam lit à haute voix un texte qu’elle vient d’écrire
et sa façon de lire et plus encore peut-être sa voix
attirent et intriguent Valérie Schlée.
Elles se parlent, elles décident de s’écrire ;
par voie postale puisqu’elles habitent l’une à Montpellier,
l’autre au Sud de Carcassonne.
Cette correspondance avec son tempo bien particulier,
presto pour Edith, largo pour Valérie,
s’oriente autour de l’écriture,
de la relation de chacune avec l’écriture
mais aussi de l’écriture de leur relation :
« moi je voudrais te lire en cercle / N’oublie pas, d’abord c’est le livre. ».
S’impose alors en effet l’idée du livre et à partir de ce moment-là
la correspondance s’amplifie et s’oriente vers ce projet.
Textes et mots circulent, permutent, s’échangent, se répondent.

Le résultat : cet objet silencieux, ce texte duel qu’on a envie de comparer à la double hélice de l’adn tant l’encre noire de l’une et l’encre rouge de l’autre semblent s’enlacer en un projet vital commun, simplement ponctué, ajouré par les encres de Paola Di Prima qui prennent ici un rôle de résonateur.
Un objet silencieux, un livre, enfant improbable de la rencontre. Né d’une sorte de pas de deux, où les écritures, les esprits, les cœurs, les corps se frôlent, se cherchent, se répondent mais aussi choisissent de rester dans le suspens, dans le « tiraillement entre ce qui naissait de l’écriture et ce qui se vivait dans la relation ».
Autour d’une sorte de non-dit, de silence central, tel le vide du vase, le vide qui donne forme au livre, l’objet silencieux. « Notre histoire demeure dans l’innommable [qu’il faut prononcer bien sûr in-nommable], dans la verticalité des songes ». La nommer, de quel que nom que ce soit – amour / amitié – aurait sans doute tari la double écriture, tué l’objet silencieux.

Florence trocmé (poézibao)
(10 €)





Jusqu’où serions nous allés si la terre n’avait pas été ronde
   de Jean-Louis Bergère








Ce n’est un secret pour personne ne
reprends pas ce que tu donnes la plus
petite incrustation la flamme blanche
qui vacille sur mes deux jambes à la
cédille de mes mains dans la
floraison il ne faut pas cesser d’écrire cesse
d’aller de parcourir il
ne faut pas cesser d’écrire…


(80 pages au format 10 x 15,
orné de 4 peintures de Lawand Attar, 6 €)





Cairns 3

Cairns est une revue qui parait en début d’année scolaire
et en janvier. Une de ses ambitions est de permettre au
poème d’entrer là où il est reçu et en particulier dans les
classes ; d’y être présent ! Simplement.
Des poèmes inédits. Des poètes contemporains…
Et voilà une nouvelle année scolaire qui commence…
Sous le signe du poème !
Des poèmes… Une petite moisson récoltée parmi
les poètes du catalogue des éditions Pluie d’étoiles.
Un éditeur de Toulon qui a une double particularité :
d’abord le prix des livres 5.50 € ! C’est tout à fait à
la portée des budgets classe ou école et ensuite en fin
de chaque ouvrage un petit mot du poète à l’attention
de ses lecteurs ainsi que quelques pistes d’écriture pour
que la lecture du poème rebondisse dans la création
« pédagogique ». Cette double particularité est assez
rare pour qu’on la souligne ici !... …

En cette rentrée scolaire
où les nouvelles Instructions Officielles
ne parlent plus de poésie mais de récitation,
il me semble que permettre aux élèves
de fréquenter beaucoup de poèmes, un par jour,
devient un acte de résistance.
Tout art, et toute éducation artistique, relèvent de cette résistance.
De ce désir d’ailleurs, d’autre chose.
Ne perdons pas le pétillement d’émotions et d’intelligences
que suscite la fréquentation des œuvres d’art, des poèmes !
Gardons le contact avec les artistes, les poètes !
N’hésitez pas à les contacter via leurs sites (voir en fin de numéro).
Nous vous laissons avec les poètes !

(6 €, abonnement 10 €)






Conduite intérieure de Daniel Giraud



          
           Conduite intérieure d’un pilote « marqué au sol »,
          hors des « passages pour piétons ».
          D’accélérations en « ralentisseurs »,
          ces poèmes, « arrêts obligatoires si aucun danger »,
          forment une sorte de code de la dé-route
          tant intérieure qu’extérieure.
          Des trous dans le mur, embruns de brume
          à peine éclairés par des « feux temporaires »
          réfléchissant des « accotements non stabilisés »…
          Bien sûr, restent les « cas particuliers »
          et tous les « autres dangers pour lesquels
          il n’existe pas de panneaux correspondants » !

          (50 pages au format 10 x 15 orné de 4 peinture de Nathalie Yousfi, 6 €)

 








  Quelques regards en fuite du yéti amoureux de Dominique Oury





Je bronze sous l’orage
Je dévale les pierres
Je vrille au fil du ventMa course est déprimante
Je rêve sur mes traces
Je piétine mes rêves
Je peine à les garder
Si d’aventure ils sèment


(27 poèmes, 27 dessins au format 15 x 10, 6 €)








Liqueur 44

Des fois le matin on écoute la radio comme tout le monde …

Que retenir de cet été qui s’en va ?
Des amours d’été. « L’amour est un logis humide » (Francis Picabia), un peu comme cette revue que nous avons du mal à faire prendre malgré ce désir d’allumer ces feux de résistance du côté de l’extrême douceur.
Le feu où être bien, quelque part allongé dans l’herbe au bord d’une rivière à écouter des poèmes. Que retenir de cet été qui s’en va ?
Un matin très clair, Colette qui m’annonce une larme au coin de l’œil : « J’ai entendu à la radio que Mahmoud Darwich est mort ».
« J’ai entendu à la radio » c’est le titre du poème de lui publié dans le numéro 83 de Liqueur. J’ai entendu à la radio / des sans-papiers saluer les sans-papiers Tout le monde dit : ça va / personne n’est triste, / et comment va mon père, lui ? / Aime-t-il encore évoquer Dieu ?/ Et les fils ? Et la terre ? Et les oliviers ?/ Et comment vont mes frères ? / Sont-ils devenus fonctionnaires ? / Un jour, j’ai entendu mon père dire : / Ils seront tous enseignants… / Je l’ai entendu dire : (« Même affamé, je leur achèterai des livres ! ») / Personne dans mon village ne peut lire une seule lettre. / Et comment va notre sœur ? / A-t-elle grandi ? Est-on venu demander sa main ? / Et ma grand-mère ? / Est-elle toujours assise près de la porte, / priant pour nous / pour la prospérité, la jeunesse, et la foi ? / Et comment va notre maison ? Le seuil tendre, le foyer, les portes ? / J’ai entendu à la radio des sans-papiers écrire aux sans-papiers. / Tout le monde va bien ! / Mais je suis triste… / L’incertitude me dévore. / La radio ne m’a pas transmis de vos / nouvelles… / pas même de tristes nouvelles, / pas même.

Que retenir de cet été et de tous les autres étés.
Une vieille lettre conservée sur une étagère près de mon bureau : été 1997, Noël Arnaud écrivait : « La révolution est permanente et donc en permanence à l’ordre du jour ». Au creux de nos maladresses, on se raccroche aussi à ce genre de choses.
Quant à parler plus précisément de l’air du temps, Fabrice Marzuolo et Alain Sagault font ça à merveille.
Bonne lecture et merci de nous accompagner encore un peu.

Yves Artufel
(110 pages au format 14 x 21, dossier immigrants et immigrés vus par 5 poètes new yorkais…,
7 €, abonnement 20 €)






De guingois de Michel L’Hostis


La beauté naît souvent d’une source qui s’éteint.

Mettre à mal l’instant permet de déplacer la beauté, de s’en saisir.

Dire d’une œuvre qu’elle est belle, magnifique,
la noie à un moment ou à un autre dans le banal.
Alors la beauté devient silence.

La beauté ploie dans la perspective de l’ombre.

Le temps a souvent un regard fier devant la beauté qu’il crée.

Chaque bon poète contient le sang du passé dans ses veines
et les crises passées dans ses tripes.

(70 pages au format 10 x 15, 6 €)



 

Anthologie hommage à la revue « les Alpes Vagabondes"
5 € (+ 3 € de frais de port – port gratuit pour l’achat de 2 exemplaires ou plus).

 « Seule la littérature ne meurt pas. »
[Dominique Hours, Le dictionnaire désenchanté, Editions La Catapulte, Montréal, 2006, p. 414.]

L’aventure continue, malgré nous.
Ainsi en va-t-il de ce numéro hors du temps des Alpes Vagabondes. Il y a quatre ou cinq ans que nous avons suspendu la parution de notre revue. Et déjà un numéro – hors histoire – pour ne pas laisser les Alpes immobiles. En plus de dix ans d’existence, nous avons publié plus de deux cent quarante auteurs, de nombreux textes dont beaucoup méritent de ne pas sombrer dans le gris d’un oubli fané. Nous avons repris l’ensemble des numéros. Loin d’être un fardeau ce fut un travail plein de joies et d’excitations. Avons-nous bien choisi ? Nous en doutons, tant la relecture a été source de surprises et de redécouvertes. Le choix est toujours douloureux car il laisse de côté, un poème, une nouvelle, un auteur, une période qui auraient eu sûrement la même douceur à revivre. Mais l’histoire a-t-elle une fin ?

L’aventure, toujours elle !
Ainsi lecteurs-amis nous t’offrons ces quelques pages qui sont à déguster avec lenteur dans la lumière horizontale du soir en ces instants où les ombres étirent leurs volutes avant de se dissoudre dans le pays imaginaire de la littérature. C’est toi qui es la cible, si zen, de la flèche de l’écriture. Alors de-ci de-là, pioche quelques fleurs que nous te donnons, ne boude pas ton plaisir et si quelques textes se dérobent, oublie les, mais sache que d’autres en ont joui. Les bonheurs sont multiples, il est difficile de tous les connaître, essayons au moins d’en saisir quelques uns. Pour les poèmes, inutile de choisir, tu ne peux que tout savourer. Les nouvelles, avec quelques signatures prestigieuses, se dégustent d’une lecture tranquille lors d’un apéritif, léger au goût, accompagné d’olives cassées et de tapenade maison. Et que dire des entretiens avec Maïssa Bey, Jean-Claude Izzo, Michel Crespin, René Fregni, Pierre Magnan, ils prouvent tout simplement la vitalité de l’histoire des Alpes Vagabondes.

Alors l’aventure ?
L’aventure est rien, son récit est tout.
Que seraient Achille, Hector, Ulysse sans Homère ? Rien. “Seule la littérature ne meurt pas”, et voilà pourquoi c’est “un aimable passe temps” comme l’avoue Pierre Magnan à la dernière page de ce numéro. Il n’y a aucun paradoxe à soutenir ces deux affirmations. La littérature est en deçà de la logique du «ou bien-ou bien». Ce numéro se tient au delà en un lieu secret où germinent les phrases et les récits, dans la volonté obscure d’un sens vagabond qui sans cesse, ressac éperdu, revient ébranler les monts.
Jean-Paul Leroux

Sommaire
3 : Entretien avec Maïssa Bey
10 : Maïssa Bey (Dire)
11 : Jean-Paul Leroux (éditorial du n°27)
12 : Robert Séguy (La fin du transbordeur)
14 : Entretien avec Jean-Claude Izzo
16 : Entretien avec Michel Crespin
24 : Pierre Melet (Les bergers alpins)
25 : Eugène Bizeau (Salut bergers alpins)
26 : (J’ai prêté mes mains aux facteurs…)
28 : Patrick Michel (La frontière)
31 : Patrick Joquel (Les mots)
32 : Katia Deroide (Race des arpenteurs de lune…)
33 : Régis Roux (A retenir jusqu’au dernier souffle interdit…)
34 : Maria Maïlat (Chants accrochés à la lisière du sens)
35 : Sylvie Monange (Sans abri)
36 : Dominique Oury (Sous le pic Jean Rey
37 : Etienne Leroux (Vermort)
40 : Claude Dautrey (Dire la montagne)
45 : Claude Held (D’un pays à l’autre, l’exil)
47 : Yves Heurté (La cinquième de cordée)
52 : Madeleine Roux (Les lumières de la ville)
55 : Yves Artufel (Ma montagne ressemble à un chien)
57 : René Siestrunck (Nuit d’encre)
60 : Michèle Bourdoncle (Une impasse si tranquille)
64 : Jean-Paul Leroux (édito du n°25)
65 : Claude Braun (Hommage à l’arbre – mon ami végétal)
66 : Françoise Paraire (La drachme perdue)
68 : Régis Roux (Fossile) – présentation Jean-Marcel Lefebvre
72 : Jacqueline Held (Lettre d’absence)
73 : Nikiforos Vrettacos (La rivière Buech)
74 : Jean-Paul Leroux (Sartre et la montagne)
77 : Agnès Eyraud (Fernando Pessoa)
80 : Fernando Pessoa (Je serai toujours celui qui n’est pas né pour ça…)
81 : Christophe Leroux (Marseille, ses cités aveuglantes…)
82 : Jean-Pierre Agresti (Poèmes)
84 : Jean-Paul Leroux (Auto-poèmes)
85 : Georges Aubry (Century end) 86 : Roger Canac (Apocalypse snow)
87 : Yves Artufel (Cabane)
88 : Gastel / Droulez (Eternité…)
89 : Jean-Pierre Agresti (Le vent tsigane)
92 : Jean-Pierre Bonnel (Le bel été
97 : Christine Corbion (Volets complainte)
98 : Jean-Pierre Bonnel (Images de marque des Hautes Alpes)
99 : Robert Séguy (Un après-midi d’automne chez René Frégny)
100 : Entretien avec René Frégny
106 : Interview : Pierre Magnan




Valérie Harkness "Doublure"
        Polder 139

          Tout rêve et rien ne sait les secrets des boîtes à                boutons, à rubans de toutes les couleurs de mon ciel

Un rien de déglingue…
Le qualificatif ne semble pas éculé et osons l’employer encore pour Valérie Harkness : sa poésie est féminine, c’est-à-dire, aérienne, volatile, en détails, en intérieurs, en tissus. C’est une poésie qui a du charme, un peu gauche, voire parfois surannée mais aussi très rythmée, même si l’étude prosodique révèle vite des vers volontairement bancals, ce qui a pour avantage de donner du piment à l’ensemble ; des vers courts, dont certains n’ont qu’une syllabe, enserrent des plus longs ; c’est une poésie sautillante, « primesautière » diraient les Anciens… Si on y rencontre des animaux, ils sont tout légers, comme oiseau ou lézard. Parfois, elle joue les impromptus, elle surprend, jusqu’à l’incongru. Elle est faite de glissements, et par à-coups, tend à l’énigmatique. Doublure donc, et aussi « étoffe », « foulard », « fichu », « rubans » « manteaux », « gants », « chapeaux », « vêtements ». N’allez pas croire cependant que vous allez entrer dans un atelier de couture, c'est-à-dire de façonnage. Au contraire, il y apparaît un rien de déglingue, façon dégrafée/déchirée, un petit laisser-aller, une nonchalance. … Cela ne penche jamais vers l’anecdote, au contraire plutôt vers la recherche des origines (« premier  soupir », « première couleur », « première chose »,« premières vies », même !)








 

 

6,00 €. (+ 1,00 € de port pour un exemplaire,
port gratuit à partir de 2 exemplaires commandés)




Ainsi également ce vers magnifique :
« fend le corps comme la lame du temps »
Cependant, le verbe, on le voit là, a perdu son sujet.
A part « je », des pronoms personnels parfois disparaissent,
on ne sait trop qui agit, qui pense. Cela accentue le côté délicat
de cet univers pas vraiment fragmenté, disons : diversifié,
et qui se réunit là comme des cartes. Les impressions semblent par moment jeux de hasard, … des poèmes ressemblent à des cadavres exquis. L’auteur (e) se laisse dériver et ne s’en cache pas.
Le corps est souvent évoqué, mais en détails seulement
et on lui associera volontiers les métaphores du placard et du tiroir,

de la boîte (allusion en passant à un secret, peut-être d’écriture ?),
figure encore de cette dualité intérieur-extérieurqui crée le paysage mental de beaucoup d’œuvres car comment en sortir,
la peau étant la frontière sensible et l’esprit,
l’espace incommensurable…
Valérie Harkness n’est jamais là où on l’attend, un peu fuyante.
Il lui arrive d’ évoquer un grand sujet comme le temps et puis soudain,
de couper court pour passer à autre chose, de plus visuel.
Car indéniablement, tous les sens ont développé
leurs petites antennes dans ce livre.
Finalement, pour couper impromptu également :
la poésie serait un éternel classement, et pour Doublure, tentative de rangement…

Françoise Favretto

 



Raphaële Bruyère
il est bon de se trouver légèrement affamé
Installés dans trois fauteuils, on avait nos pieds dans les chaussettes, Nous nous réchauffions au feu, absorbés et seuls. Nos regards aux flammes étaient les nôtres.

« Lorsque je marche, je marche.
Si vous êtes à côté de moi c’est que nous y sommes ensemble.
Nous levons nos bras et les laissons tomber abasourdis du paysage.»
Raphaële Bruyère donne des pentes à la poésie.
Pentes raides, lumineuses, fantaisistes et caillouteuses.
Ces pentes vagabondent en aval devant des souvenirs incongrus et s'aiguillonnent en amont vers des torrents tout à coup mélodieux. Ses pentes serpentent, du désir dans les manchettes, de l’apnée dans les pâquerettes.
Ses pentes sont ses affres, sa géographie et son ivresse.
Elles sont ensoleillées et frôlent les orages, elles les traversent aussi. Sauves. "
Il est bon de se trouver légèrement affamé" est son premier recueil publié de poésies : «une écriture légère et rieuse, un tantinet déjanté dans l’ensemble».

6,00 €. (+ 1,00 € de port pour un exemplaire, port gratuit)

                                                                                                        
                                                                                                         Polder 140

Mais quel vallon, quelle colline et quel Himalaya ! J'anicroche le courant de la folie et vagabonde au guidon de la robe imaginative.





Philippe Seranne "Saltimbanque mondialisé"
      Un cercle dont la somme des angles serait égale pourrait-il prétendre à la quadrature ?

       Livre/cd
      15 euros

 

 







    1. Saltimbanque mondialisé
    2. Le beugle des années 2000
    3. Silence
    4. Stalingrad
    5. Noctambus
    6. Amoureux
    7. Hennir et naître
    8. Départ
    9. Rêves d’Europe
    10. Bouffons
    11. La diarrhée de l’homme
    12. Vie

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A paraître prochainement, des ouvrages de

Philippe Quinta
Sébastien Ménard
Alfonso Jimenez
Mathias Lair
Patrick Chouissa
Un volumineux numéro double de la revue « Liqueur 44 »

.
Ces ouvrages (ainsi que des milliers d’autres) sont disponibles à l’épicerie littéraire Rions de Soleil / Gros Textes sur la place du village de Châteauroux-les-Alpes
ainsi que par correspondance à
Gros textes
Fontfourane
05 380 Châteauroux-les-Alpes



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